Paysages

Par tous les temps, tout aux alentours, en campagne cauchoise de la baie de Seine et en bordure de mer, il partait faire son tour. Il disait d’ailleurs : « je m’en vais faire un tour ».

S’il se rendait à Honfleur, il choisissait un jour calme sans touristes, une journée de repli pour pouvoir retrouver et goûter l’intimité de la nature.

Avec une palette claire, ses tableaux « Le Marais vaste et lumineux » et « la barque » traduisent avec délicatesse la lumière frémissante et les reflets d’eau. Ces tableaux dégagent par le rendu de cette lumière, une grande puissance de sérénité.

Extrait de presse de R. Saunier, Salon de Printemps 1964 à Gravenchon : « Nous garderons pour Alexandre, Président de la Société Artistique Caudebécaise, le dernier commentaire. « Le marais » avec sa perspective et ses coloris bien choisis, est une pièce de collection qui ne manque pas de patte et de pâte. Alexandre demeure le prestigieux artiste, simple mais combien intelligent, d’un collège qui n’a pas fini, quand il aura un peu de souffle, d’étonner ».

De N.B. Presse : « Pâtes généreuses et tons délicats, subtils de « Notre Dame de Gravenchon sous la neige ». Mouvements dramatiques et exécution affirmée d’ « Allée à la Malleraye menant à la Seine » – une intéressante exposition qui nous prouve que Gaston Alexandre témoigne d’éclectisme dans la recherche de l’expression et de la couleur. »

La campagne normande éparpille ses petites et grandes fermes, certaines dont les maisons sont à colombages au milieu des près et des vergers.

D’une facture différente, ses paysages s’apparentent aussi à l’illustration romanesque, mais cette fois, c’est le vent de l’allégresse qui souffle.

L’artiste enchante une chaumière dessinée en force au centre d’une exubérante et multicolore végétation, puis exécute la maison normande où il a utilisé des tons bleus d’une extrême douceur, des maisons avec leurs mares où le peintre a su créer des contrastes en utilisant outre sa structure et ses couleurs, cette lumière qui joue un rôle fondamental dans les peintures de paysages.

Par son adaptation personnelle de touches lumineuses structurées et superposées, le peintre a brossé un paysage d’Espagne auquel il confère alors une apparence authentique, une explosion de lueur dorée où l’art du relief engendre le mouvement et la hardiesse d’une inimitable puissance inondée de lumière qui vibre dans l’air chaud.

Alors qu’il eut à prendre la parole lors du nouveau Salon de la Société Artistique Caudebécaise pour conclure, Gaston Alexandre de citer Delacroix qui a dit : « Il est déjà peint ce paysage, pourquoi le peindre une deuxième fois ».
Gaston Alexandre : « Transposez, mais ne copiez pas servilement. La nature a donné à l’être humain – à lui seul – une force, celle de la personnalité. A vous de vous en servir ».

La peinture ne s’explique pas, à nous de l’éprouver par sa contagion en quelque sorte.